dimanche 31 août 2014

LES CORRECTIONS (JONATHAN FRANZEN) ET LE DEUXIÈME PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE

Malheureusement, le métal dans son état libre - un bon poteau en acier ou un solide chandelier en bronze -  représentait un niveau élevé d'ordre, et la Nature était très désastreuse et préférait le désordre. L'accumulation d'oxyde, la promiscuité des molécules dans une solution. Le chaos des choses chaudes. Les états de désordre avaient beaucoup plus de chances de se produire spontanément qu’un cube en fer parfait.
 Selon la Deuxième Loi de la Thermodynamique il fallait un effort considérable pour résister à la tyrannie du probable: pour forcer les atomes d'un métal à se comporter comme il faut.


Il n’y a presque rien à ajouter à un texte comme celui-ci, si chargé de synalèphes tel que le dirait un ami de mon frère.  Je veux seulement faire remarquer aux adeptes de mon blog, ceux que je considère très proches comme si nous formions une famille, que je cite toujours les auteurs des livres littéraires mais que je ne fais pas de même avec les auteurs de la théorie scientifique en question. Je m'en suis rendu compte récemment et je crois avoir été entraîné  par cette tendance qui fait croire que la paternité d’une œuvre d’art implique un degré de possession plus important pour son auteur que pour celle d’une loi scientifique. Ou, autrement dit, il n'existe pas  un certain Teddy Bautista chargé de collecter de l’argent pour les héritiers d’Einstein ou pour  n’importe qui d'autre lorsque quelqu’un utilise leurs découvertes.

jeudi 21 août 2014

FEDERICO GARCÍA LORCA ET LA LOI DE LA GRAVITATION UNIVERSELLE

Sur le nez de Newton
tombe la grande pomme
bolide des vérités.
La dernière qui pendait
de l'arbre de la Science.
Le grand Newton gratte
ses narines saxonnes.
Il y avait une lune blanche
sur la dentelle barbare
des hêtres.

Question :
Pourquoi est-ce que ce fut la pomme
et non l'orange
ou la polyédrique grenade ?
Pourquoi ce fruit doux,
cette pomme tendre
et placide,
fut-il révélateur?
Quel symbole admirable
dort dans ces entrailles?
Adam, Paris et Newton
la portent dans l'âme
et la caressent sans

la deviner.
Le grand Federico Garcia Lorca dédia un grand poème à Newton. Ici apparaissent seulement la première et la dernière strophe. Monsieur Newton devait être un type un peu bizarre. Après avoir lu ce poème, j'aime imaginer Newton comme un scientifique avec un charme séduisant, qui donne des pincements au cœur (Duende y pellizco l'appellent les Flamencos), et toujours entouré par des lauriers-roses, des bagues, des hérons et toutes ces choses que les critiques littéraires appellent l'univers lorquiano, une expression très tendance dans ce blog.

Si quelqu’un a dit avec réussite que Dieu fit les Anciens Grecs pour que les professeurs de l’avenir puissent gagner leur vie, peut-être que Lorca a été créé afin que les critiques taurins et flamencos de l’avenir aient un vocabulaire adéquat.

J'espère que ce poème plaira plus que le dernier qui apparut par ici.

lundi 4 août 2014

LE CAHIER GRIS (JOSEP PLA) ET LA METHODE SCIENTIFIQUE

Comme tous les antirationalistes, Corominas fait des phrases jolies et brillantes; il dit, par exemple, que la découverte des ondes hertziennes résulte peut-être plus de l'intuition poétique qu'à un effort d'observation systématique. Mon frère s'indigne.
On a déjà dit ici que Le Cahier gris de Pla était une espèce de blog de haute qualité littéraire. Le frère de Pla, celui qui s'indigne, était chimiste mais malgré cela, je pense que son indignation est excessive car il pourrait arriver que la méthode scientifique ne soit pas si méthodique et si scientifique, et sa présence obligée au début de nombreux manuels scolaires de sciences est donc discutable.