La tête immobilisée par des lanières, le Sujet cobaye visionna le Divertissement deux fois gratis, sans que sa motivation fût sondée. Pour sonder le niveau de motivation induit par la cartouche, Mr Broullîme entra dans le cagibi, les yeux bandés, muni d’une scie orthopédique et informa le Sujet cobaye que, à partir de maintenant, chaque visionnage supplémentaire lui coûterait un doigt. Et tendit la scie en question au Sujet. L’explication de Broullîme à Fortier était que, de la sorte, on pouvait établir un critère de base pour étudier le rapport statistique entre (n) le nombre de fois que le Sujet revoyait le Divertissement et (t) le temps qu’il mettait à décider de se couper un doigt pour chaque (n+1) visionnage supplémentaire. Le but était de s’assurer statistiquement que le désir du Sujet de voir et revoir la cartouche était insatiable. Il ne pouvait pas y avoir d’indice de diminution de la satisfaction comme dans l’économétrie des produits états-uniens normaux. Pour affirmer que le Divertissement samizdat était macropolitiquement létal, il fallait que le neuvième doigt fût coupé aussi vite et aussi volontairement que le deuxième. Broullîme était relativement sceptique à ce sujet. Mais c’était justement son rôle dans la cellule : l’expertise combinée au scepticisme naturel.
Il y a eu une conférence à la Pint of Science de Sevilla intitulée “tout ce que j’aime est illégal, immoral ou fait grossir, par la Dr. Esperanza Rodriguez Matarredona où j’ai ecouté une expérience tres important pour l’étude du circuit cérébral du plaisir, l’expérience de d’Olds et Milner: un rat avait accès a un bouton connecté directement a une électrode qui activait le plaisir dans son cerveau. Le rat appuyait jusqu'à 7000 fois par heure et finissait par mourir parce qu’il oublié même manger.
Un peu extrême et gore c’est la version de s'automutiler un doigt avant de regarder à nouveau ce samizdat, le MacGuffin de ce grand roman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire